Frédéric Tournay, responsable des collections du Jardin botanique de l'Université de Strasbourg

L'ouvrage retrace l'histoire passionnante de l'introduction et de l'acclimatation en France des palmiers de climat tempéré. Une trentaine d'espèces sont étudiées en détail. Ce panorama historique est complété par une description précise de chacun des palmiers, accompagnée par des éléments sur leurs usages et leur aptitude à résister au froid.
Afin de collecter un grand nombre de récits d'expériences sur la culture des palmiers du XIX^e siècle jusqu'à nos jours, l'auteur a parcouru des centaines d'ouvrages, a visité les plus importants jardins botaniques et a rencontré de nombreux amateurs passionnés. Ces multiples témoignages publiés pour la première fois, outre l'intérêt historique qu'ils représentent, sont une source d'informations précieuses pour tous ceux qui aiment les palmiers et qui souhaitent se documenter sur les soins à leur apporter.
Le livre est riche d'une iconographie inédite, rassemblant des dessins originaux, des gravures et des cartes postales anciennes, ainsi que des photographies couleurs.

L'épopée des palmiers
Frédéric Tournay

ISBN : 978-2-35370-054-7
Format 16 x 24 cm.
208 pages avec un cahier de 16 pages en couleur
Prix public : 25 euros
Editeur : Editions OPERA, 9 rue Hélène Boucher, 44115 Haute-Goulaine

Grégoire Moutel
L'Harmattan, 2009.

C'est un ouvrage didactique, avec un texte clair grâce à des encadrés qui permettent de l'alléger. Il constitue une mise au point indispensable pour les praticiens qui, au quotidien se trouvent affrontés  à la difficile question de l'information du patient.
La médecine occidentale, née de la réflexion hippocratique, se trouve actuellement coincée entre science et humanisme. Le consentement aux soins, réputé « libre » et « éclairé », est la base de la relation entre le médecin et le patient. L'information devient un acte médical qui, légalement, débouche sur la signature du consentement.
Quelle est sa valeur ? Quelle est la place de la personne de confiance dans cette démarche ?
Ce livre fait le tour de toutes les situations ou ce consentement peut poser question que ce soit dans la recherche, dans le dossier médical, dans le don d'organe, de gamètes, d'embryon mais également dans l'IVG et l'interruption médicale de grossesse.
Un chapitre qui me paraît  très intéressant est celui consacré au refus de soin et au refus de vie. Ces refus sont abordés comme une expression d'un besoin mutuel de reconnaissance et une manifestation de l'autonomie du patient. C'est à ce niveau, entre autre, que se joue la démocratie sanitaire.
Après la lecture de ce livre, il apparaît que le médecin doit être un bon praticien mais également un pédagogue, celui qui accompagne et qui aide le patient à comprendre ce qui lui arrive.
Dommage que cet ouvrage ne possède pas de bibliographie à sa fin.

André Clavert, Université de Strasbourg.

Michel Benasayag
Bayard 2008.

Dans ce petit ouvrage (138 pages), Michel Benasayag, psychanalyste et philosophe, propose cinq études de cas venant illustrer une thèse annoncée dans l'introduction. Cette thèse s'appuie sur les travaux de Michel Foucault concernant l'avènement de la biopolitique. Pour Benasayag, la médecine contemporaine allie des techniques disciplinaires destinées à dresser les corps individuels, et des processus de régulation adressés à la population dans son ensemble. Mais cette « stratégie sans stratège » qui domine la médecine d'aujourd'hui n'est réellement opérante que conjuguée à deux autres processus : une demande croissante d'être protégé des menaces corporelles (la « santé à tout prix » est une exigence du public et de la médecine) et une crise de la médecine, jamais aussi puissante et cependant éloignée de son objectif historique : vaincre la maladie. Cette crise est selon l'auteur le motif profond de l'alliance avec la société de biopouvoir, qui lui offre un nouvel horizon de légitimité.
Il y a des points délicats, et les terrains explorés servent à les indiquer : le nouveau regard sur le handicap, considéré non plus du point de vue de l'être, mais du point de vue de compétences unidimensionnelles qu'il convient de pallier, accrédite l'idéologie d'un corps agrégat de compétences ; le plan cancer construit la figure d'un individu déviant par ses comportements et dispersé dans des protocoles de soins ; le développement des soins palliatifs commence à montrer des conséquences négatives : coloniser médicalement la fin de vie de manière normalisée et standardisée, ce qui est à l'opposé de l'intuition initiale ; le champ « psy » exemplifie le glissement du diagnostic vers la classification.
Le dernier exemple développé est celui de la maladie d'Alzheimer. En mettant en crise le modèle d'homme centralisé par ses performances cognitives, celle maladie incite, selon l'auteur, à soutenir une autre perspective de l'être humain (que celle issue d'un biopouvoir à dominante utilitariste), largement inspirée de Spinoza : un être multiple, complexe, à prendre en compte dans une situation elle-même multiple, élément du paysage et non pas individu isolé. Si la conclusion à propos du posthumain est moins convaincante, ce livre montre la fécondité de la pensée critique de Foucault pour appréhender l'évolution de la médecine contemporaine, et invite à chercher chez Spinoza des modalités de résistance au présent dont on perçoit bien les dérives normalisantes.

Jean-Christophe Weber, CHU Strasbourg